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Page:La Vaudère - Sapho, dompteuse, 1908.djvu/335

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SAPHO, DOMPTEUSE

Elle le rejoignait, et, en attendant la cage qu’elle avait demandée, elle maîtrisait l’animal par la voix et par le geste, le magnétisait invinciblement, tandis que des gens, l’arme au poing, se préparaient à tirer dans le tas, oublieux de l’adoration que leur inspirait l’artiste, il n’y avait qu’une heure.

Mais toute gloire a son revers ; l’homme ne consent à admirer qu’à la condition de le faire sans danger.

Au printemps, Sapho revint à Paris pour s’y exhiber de nouveau dans les fêtes parisiennes et les music-halls.

Elle avait acheté vingt lions, sur ses gains, ce qui représentait une somme de cent soixante mille francs, et se montrait maintenant au milieu de quarante fauves rugissants, bondissants, superbes, qui faisaient l’admiration jalouse de ses confrères. Aucun dompteur ne pouvait désormais lutter avec elle pour le nombre et la beauté des bêtes.

Dans l’établissement où elle débuta, une foule énorme accourut, cette foule avide des combats et des dangers sanglants que l’Espagne