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Page:La Vaudère - Sapho, dompteuse, 1908.djvu/52

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SAPHO, DOMPTEUSE

c’est Christian de Sazy, que l’abus de la morphine a rendu fou.

— Christian de Sazy ?… N’est-ce pas ce type qui a tué sa maîtresse, ou à peu près, pour se procurer des sensations rares ?…

— Oui, et on l’a enfermé pour cet exploit. La femme, d’ailleurs, n’était pas sans reproches, car elle le trompait indignement pour exaspérer sa jalousie.

— C’est égal, la punition était un peu sévère. Si les hommes tuaient toutes les infidèles, il n’y aurait plus de femmes sur la terre !

Arlette et Malaga riaient, renversées sur les coussins. Miette dormait, pour de bon, la tête sur les genoux de sa grande amie.

L’on avait fermé les portes ; les jolies filles, presque nues, s’offraient aux baisers et aux caresses.

— Je vais vous dire la bonne aventure ! s’écria Faustine, aussi grise que ses compagnes. Toi, Arlette, tu feras fortune. Tu auras des bijoux, des autos, un petit hôtel et de nombreux domestiques.

— C’est dans ma main que tu vois tout cela,