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Page:La Villestreux, Deux corsaires malouins sous le règne de Louis XIV, Libraire ancienne Honoré Champion, 1929.djvu/113

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DANS LA MER DU SUD

mençaient à manquer, et on fut obligé de reconnaître qu’il était trop tard pour pénétrer dans la mer du Sud.

Monsieur de Gennes tint un conseil, et décida, du consentement de tous, mais malgré le désespoir unanime, que si, dans quelques jours, les vents ne s’apaisaient pas, il faudrait renoncer à atteindre le but de l’expédition et se résoudre à revenir vers l’océan Atlantique, pour rentrer en France.

Le 11 avril, il donna l’ordre de mettre à la voile vers l’Est, pour sortir du détroit, où on avait navigué deux mois, et de se diriger vers les îles Sainte-Anne, pour s’y ravitailler.

L’escadre suivit, ensuite, les côtes du Brésil, séjourna à Cayenne et aux Antilles, et rentra à la Rochelle, le 21 avril 1697.

Malgré l’insuccès de M. de Gennes, on répétait partout que l’expédition n’avait échoué, comme le disait le sieur Froger, rédacteur du journal du voyage, « que par simple manque d’expérience nautique » ; on ajoutait « que les Espagnols n’avaient été en état de nous faire la guerre, que par les trésors qu’ils tiraient du Chili et du Pérou », et