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Page:La Villestreux, Deux corsaires malouins sous le règne de Louis XIV, Libraire ancienne Honoré Champion, 1929.djvu/116

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DEUX CORSAIRES MALOUINS

On dépensa sans compter. À tous les carrefours de Paris, des affiches portant : « Armement de la mer Pacifique » attiraient les regards, surtout ceux des « batteurs de pavé », des « retour de la guerre », qui furent accueillis, sans difficultés, comme volontaires.

Une compagnie de gardes marine fut d’abord constituée, avec les jeunes gens les mieux tournés ; on les habilla de drap bleu, de plumets blancs, de cocardes et de nœuds de cravates, couleur de feu.

Puis il y eut six compagnies d’infanterie, avec des officiers en uniforme gris blanc, bordé d’or, et portant des plumets blancs.

Tout ce beau monde afflua dans la Rochelle, avec toutes sortes d’ouvriers, cinq ou six ingénieurs, et des gens de tous les états.

Dans les cabarets, désignés à chacun suivant son grade, la compagnie de la mer du Sud répondait des dépenses.

Bientôt le désordre fut tel qu’on envoya de Paris, pour y remédier, un personnage spécialisé dans les questions d’armement. Mais l’opération ne se faisait pas sans difficultés, car la saison favorable allait passer, et le temps pressait.