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Page:La Villestreux, Deux corsaires malouins sous le règne de Louis XIV, Libraire ancienne Honoré Champion, 1929.djvu/149

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DANS LA MER DU SUD

maître chez lui ; mais plusieurs familles se groupaient, parfois, sous un seul cacique.

Les Indiens chiliens savaient même, très bien, se placer, en cas de nécessité, sous l’autorité du cacique le plus ancien, ou le plus capable, ce qui leur avait permis de résister, avec succès, aux Incas du Pérou, et d’arrêter l’invasion espagnole à la crête de la Cordillère.

Quant aux Indiens qui habitaient dans les villes ou à proximité, ils étaient, en général, baptisés, mais poussaient le culte des images jusqu’à l’idolâtrie.

« Les Espagnols », dit le rédacteur du journal du Président de Grénédan, « les font baptiser jeunes et les assujettissent à aller à la messe les jours de fêtes et les dimanches ; lorsqu’ils y manquent, on leur fait des châtiments. On les oblige à faire leurs Pâques et ils ont beaucoup de peine à s’y résoudre. Ordinairement, les jours de fêtes, leurs maîtres leur font distribuer du vin, duquel ils se soûlent comme des bêtes, ce qui est fort en horreur à l’Espagnol qui, au lieu de vin, a coutume de boire d’une certaine herbe nommée « maté », qui est à peu près comme du thé ».