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Page:La Villestreux, Deux corsaires malouins sous le règne de Louis XIV, Libraire ancienne Honoré Champion, 1929.djvu/168

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DEUX CORSAIRES MALOUINS

la fonte des neiges qui couvraient toute l’année, malgré des chaleurs excessives, les sommets de la Cordillère.

Des marchands vinrent à Ilo, au devant des Malouins, de la Paz, et même de Cuzco, située à 130 lieues. C’était l’ancienne capitale du Pérou, la résidence des Incas, souverains du pays avant la conquête par les Espagnols. Elle possédait encore un ancien temple du soleil, car les Indiens du Pérou, contrairement à ceux du Chili, avaient une religion, ils adoraient le soleil.

Un souvenir touchant existait à ce propos, c’était celui que rappelaient, aux environs d’Ilo, les nombreux tombeaux d’Indiens, datant de l’époque de la conquête, où ils s’étaient enterrés vivants, eux, leurs femmes et leurs enfants, avec leurs trésors.

On racontait qu’ils avaient voulu se soumettre à ce supplice, pour racheter leur fautes, auxquelles ils attribuaient leurs malheurs, après que les Espagnols eurent mis à mort leur roi Acahualpa, qu’ils considéraient comme le fils du soleil.

Ils implorèrent d’abord cet astre, leur divinité, au moment où ses rayons semblaient disparaître dans les flots de la mer, et se cou-