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Page:La Villestreux, Deux corsaires malouins sous le règne de Louis XIV, Libraire ancienne Honoré Champion, 1929.djvu/69

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LA GUERRE DE COURSE

avec une quantité prodigieuse de bombes, d’artifices et de mitraille.

Cette machine, activée par des voiles noires, se dirigea d’abord sur la tour de la poudrière, mais un coup de vent la détourna, et elle vint s’écraser entre la poudrière et le fort Royal.

Ce fut une formidable détonation, qui ébranla une partie de la ville, qui la couvrit de débris de toutes sortes, mais sans aucun autre résultat.

Après cet insuccès, la flotte anglaise renonçant à poursuivre l’attaque, prit le large, et disparut.

On raconte que le duc de Chaulnes profita du renvoi de quelques prisonniers au gouverneur de Jersey, pour lui faire connaître que la seule victime de ces quatre journées, dans la ville de Saint-Malo, avait été un chat, tué dans une gouttière.

L’effet insignifiant du bombardement fut attribué à l’insuffisance du matériel ennemi. « Ses bombes sont trop épaisses », écrivait, le 6 décembre suivant, le chevalier de la Pailleterie, « d’un fer trop liant, et contiennent trop peu de poudre, pour les faire crever. Il est constant que si l’ennemi avait su