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Page:La Vrille - Le journal d’une masseuse, 1906.djvu/12

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LE JOURNAL D’UNE MASSEUSE

Moi. — Bien, papa Boche, je suivrai vos conseils. Quand faut-il partir ?

Le père Boche. — Mais tout de suite, demain par exemple ; le plus tôt sera le mieux ; et surtout, souviens-toi : Boulotte comme un ogre, ne bois que du lait, fume peu, travaille encore moins, repose-toi, comme dix pachas et ne cours pas après les filles. Maintenant, demi-tour… et au revoir.

Ça tombe à merveille. Justement, j’adore la montagne. Ah ! mes préparatifs n’ont pas traîné, je vous assure… Carnet de chèques, malle bouclée, sapin, en route… Gare de Lyon, wagon-couloir, nuit agitée, m’embête, pas fermé l’œil ! Genève ? Sale ville… non, belle ville, le lac ! Vapeur, embarquement. Traversée, ciel bleu, soleil, lac bleu, femmes bleues, verdures bleues, non… vertes, parbleu !

Montreux, Territet ; voudrais descendre. Villeneuve, débarquement, chemin de fer, attente, hélas ! wagon ; paysans drôles ; pas de femmes ? Pays sans femmes ! Aigle, descente funiculaire, électricité, roues dentées, pente formidable. Ascension ; forêts ; rochers ; sapins… sans cochers ! horizon immense, encore