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Page:La Vrille - Le journal d’une masseuse, 1906.djvu/152

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LE JOURNAL D’UNE MASSEUSE

cambrant le torse, je faisais bomber ma poitrine ; sous le corsage, mes seins discrètement chatouillés pointaient, et le bonhomme lorgnait de plus en plus sur le bout de mes nichons qui formait une légère proéminence sous l’étoffe mince.

Au moment où il leva les yeux de dessus son journal, je lui lançai une œillade effrontée, puis, rassemblant mes jupes, haut retroussée, je partis, à petits pas en faisant onduler mes hanches.

Les allées étaient pleines de cris d’oiseaux ; de gros pigeons voletaient sans crainte autour de vieux messieurs qui leur lançaient des miettes ; les enfants piaillaient en jouant, et des nounous plantureuses déballaient des seins lourds et gonflés sous la rutilance du soleil.

Mon amoureux me suivait à distance, comme s’il m’eût ignorée ; il allait doucement regardant à droite et à gauche, très intéressé, sans doute, par les ébats d’une fillette jouant au cercle devant lui ; mais ses yeux ne quittaient pas mes dessous et je sentais son regard apprécier la rondeur de mes formes, la finesse de mes chevilles et le retroussis provoquant de ma robe.