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Page:La Vrille - Le journal d’une masseuse, 1906.djvu/257

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LE JOURNAL D’UNE MASSEUSE

Et je réfléchis… Elles sont comme cela des milliers, troupeau brillant, qui écrivent chaque jour leur pauvre roman ; sous leurs toilettes, que de honte ! Dans leurs sourires, que de détresses, que de douleurs, que d’amertumes !

Et cela m’émeut jusqu’au fond du cœur… Je vais aller au cimetière, je chercherai ta tombe, chère petite Juliette, et si je trouve des fleurs, je les effeuillerai à tes pieds…

Et ce sera le témoignage de ma pitié immense pour toi et pour tes sœurs… Je jetterai des fleurs sur vos hontes, pauvres filles douloureuses, je mettrai des lys dans vos mains et cela vous sera peut-être une joie de penser que ce blagueur, ce sceptique, cet insouciant La Vrille souffre de vos peines et pleure avec vous.


Juin 1906.
FIN
13-6-06. — Tours, imprimerie E. Arrault et Cie.