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Page:La Vrille - Le journal d’une masseuse, 1906.djvu/30

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LE JOURNAL D’UNE MASSEUSE

Je dis : vous verrez ; parce que j’ai une idée. Oh, cela m’arrive souvent, vous savez ! Oui, j’ai une idée ; je vous raconterai l’histoire de Juliette, quand je l’aurais lue. Hein ! Ça va. Vous aurez ça tout chaud, à 3 fr. 50, avec une jolie couverture et un titre épatant :

Histoire véridique et douloureuse de Mamselle Juliette ! Vous voyez d’ici les devantures des librairies. On ne pourra plus passer dans les rues… Chez Flammarion, chez Rey, on établira des barrages avec un tourniquet. Hein, un succès. Je vois ça d’ici.

Oh ! une idée ! Et mais parfaitement, encore ; vous me croyez donc vidé ? Minute, mon bonhomme.

Si je vous copiais tout bêtement le manuscrit de Juliette, en enlevant les sanglots trop douloureux ? Plus simple encore ; je vais l’expurger soigneusement des sanglots et je l’envoie à l’imprimerie. Comme ça, pas la peine de le recopier, pas vrai !

Quoi, qu’est-ce que vous dites ? C’est dégoûtant ? Et puis après ! Est-ce que ça vous regarde, dites donc, gros bouffi ? Est-ce vous qui toucherez les droits d’auteur ? Non. Eh bien alors, la ferme !!!