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Page:La belle Cauchoise, 1788.djvu/41

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à ton âge j’étais pour le moins aussi belle que toi, mais… Adieu, mon amie ; va-t-en, je te conterai demain mes aventures, reviens au moins à la même heure.

Je n’y manquai pas, et Prudence me conta une grande partie de ses aventures ; on me dispensera de les joindre ici : je n’écris à présent que ce qui me concerne ; je dirai cependant en passant que cette fille avait été une grande libertine, aussi écoutais-je avec plaisir ce qu’elle me racontait : je me faisais expliquer par elle les endroits de son récit qui me paraissaient obscurs, et de cette façon je devins savante en peu de temps.

Toutes nos conversations se terminaient toujours par quelques plaisirs que nous nous donnions mutuellement. J’ai ouï soutenir quelques fois qu’il n’y a point de plaisir entre deux personnes du même sexe qui s’unissent, je promets que ceux qui sont de ce sentiment sont de faux docteurs.

J’ai passé une année entière à ne voir absolument qu’elle, et quoiqu’elle fut fanée, vilaine et maussade, j’ai toujours trouvé de nouveaux plaisirs entre ses