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Page:La belle Cauchoise, 1788.djvu/67

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vous avait noircis tous deux, toi et le comte, s’est aussi démenti à son sujet.

de fis à mon gros lourdaud une petite remontrance sur ses faux soupçons.

Après le dîner il tint parole : il fit venir un carosse sur les quatre heures ; il allait au spectacle, et en passant il me mit chez ma bonne amie.

J’entrai brusquement. Quelle fut ma joie d’apercevoir mon cher comte ! Ah ! vous voilà ! lui dis-je en lui sautant au col. « Bonne nouvelle ! nous pouvons nous voir, viens que je t’embrasse. » Tous deux également charmés de me voir, ils cherchaient la cause de ce bonheur, je la leur appris en deux mots : je leur détaillai toutes mes démarches. Je ne cachai pas même au comte la petite récompense que J’avais promise à l’abbé.

— Oh ! tu verras comment je m’acquitterai de ma promesse, l’abbé en sera la dupe, c’est une victime qu’il faut que J’immole à tout mon ressentiment.

C’est ainsi que je raisonnais lorsqu’on frappa à la porte, le comte se cacha dans la ruelle d’un lit qui était dans la chambre ; la précaution était sage, car