Aller au contenu

Page:La belle Cauchoise, 1788.djvu/89

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 83 —


homme qui sans être tout à fait nigard, l’était cependant assez pour ne connaître qu’une porte à la nature. Je fus obligée consciencieusement de l’endoctriner à cet effet ; beau, jeune, fini et dodu, je ne voulais point que ma nature alors impure put défigurer la sienne ; je lui fis donc prendre la route que par finesse, ou si vous voulez, par nature, j’avais refusé au Barnabite.

Vous saurez que le jeune homme, pour parler sans métaphore, me foutit en cul. J’eus le plaisir inexprimable de le sentir tâtonner dans un certain endroit qu’il ne connaissait point encore ; au reste, il en sortit avec les honneurs de la guerre et sans aucune perte ; ce fut ainsi que mon voyage me procura les jours les plus doux. J’étais foutue en con par un Barnabite, ce qui tient du miracle, et tellement du miracle que c’est bien supérieur assurément à tous ceux prétendus faits par le chef de la secte chrétienne, comme de changer l’eau en vin, de faire parler les muets, de ressusciter les morts, etc., et enfin j’avais du jeune, du douillet, du bon dans le cul ; pouvais-je être mieux servie ? Était-il pos-