Aller au contenu

Page:La chanson française du XVe au XXe siècle.djvu/294

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


À la faveur de c’que j’étais brind’zingue
On m’a conduit jusqu’au poste voisin…
Et c’est comm’ ça qu’a fini le métingue,
Le grand métingu’ du métropolitain !

Peuple français, la Bastille est détruite,
Et y a z’encor des cachots pour tes fils !…
Souviens-toi des géants de quarante-huite
Qu’étaient plus grands qu’ceuss’ d’au jour d’aujourd’hui.
Car c’est toujours l’pauvre ouverrier qui trinque,
Mêm’ qu’on le fourre au violon pour un rien…
C’était tout d’même un bien chouette métingue
Que le métingu’ du métropolitain !

Mac-Nab.



LE PENDU


Un garçon venait de se pendre,
Dans la forêt de Saint-Germain,
Pour une fillette au cœur tendre,
Dont on lui refusait la main.
Un passant, le cœur plein d’alarmes,
En voyant qu’il soufflait encor,
Dit : « Allons chercher les gendarmes,
Peut-être bien qu’il n’est pas mort ! »

Le brigadier, sans perdre haleine,
Enfourcha son grand cheval blanc.
Arrivé chez le capitaine,
Il conta la chose en tremblant :
« Un jeune homme vient de se pendre,
A son âge, quel triste sort !
Faut-il qu’on aille le dépendre !
Peut-être bien qu’il n’est pas mort ! »