le pape comme président honoraire, à la condition
qu’il introduisît dans son royaume les réformes indispensables.
Mais de telles stipulations ne pouvaient
être prises au sérieux ; le pape se refusait à les admettre,
tandis que les initiateurs du mouvement
populaire entendaient que le mouvement unitaire ne
reçût aucune entrave.
Cette agitation détruisit la bonne entente qui jusque-là avait régné entre l’Empire et l’Église. Napoléon, attaqué par le haut clergé, encourageait ceux-là qui prêchaient au pape l’abandon de sa souveraineté temporelle. Et lui-même écrivit à Pie IX de renoncer à ses légations qui naturellement, par la force des choses, se détachaient de lui.
La réponse du souverain pontife fut une encyclique, déclarant qu’en vouloir à son autorité spirituelle équivalait à haïr son pouvoir spirituel, et que les États du Saint-Siège étaient la légitime propriété, non de la papauté, mais du monde catholique.
Ces véhémentes protestations n’empêchèrent pas l’annexion des légations pontificales au Piémont. Pie IX en fut réduit à excommunier ses spoliateurs.
Alors, le catholicisme, sans distinction de nuances, déclare la guerre à l’Empire, « fauteur de désordres », choryphée de l’anarchie. L’on vit se répandre des brochures cléricales, où les théories les plus séditieuses se donnaient carrière. D’un autre côté, les partis démocratiques reprochaient à l’empereur d’avoir manqué à ses engagements par le traité de Villafranca.
Le gouvernement impérial se maintenait en protestant du dévouement de l’empereur au Saint-Siège et en donnant des ordres pour que les troupes françaises quittassent Rome.
Cette duplicité ne pouvait qu’aggraver l’état de choses. L’empereur crut trouver un modus vivendi ; il fit connaître au pape qu’il était prêt à lui garantir l’in-