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LA SÉPARATION DES ÉGLISES ET DE L’ÉTAT


qui contre tout droit détient sa souveraineté civile et en entrave la liberté nécessaire et l’indépendance, cette offense a été d’autant plus grande de la part de Monsieur Loubet ; et si, malgré cela, le Nonce Pontifical est resté à Paris, cela est dû uniquement à de très graves motifs d’ordre et de nature en tout point spéciaux. La déclaration faite par M. Delcassé au Parlement français ne peut en changer le caractère ni la portée, — déclaration suivant laquelle le fait de rendre visite n’impliquait aucune intention hostile au Saint-Siège ; car l’offense est intrinsèque à l’acte d’autant plus que le Saint-Siège n’avait pas manqué d’en prévenir ce même Gouvernement.

Et l’opinion publique, tant en France qu’en Italie, n’a pas manqué d’apercevoir le caractère offensif de cette visite, recherchée intentionnellement par le Gouvernement italien dans le but d’obtenir par là l’affaiblissement des droits du Saint-Siège et l’offense faite à sa dignité, droits et dignité que celui-ci tient pour son devoir principal de protéger et de défendre dans l’intérêt même des catholiques du monde entier.

Afin qu’un fait aussi douloureux ne puisse constituer un précident quelconque, le Saint-Siège s’est vu obligé d’émettre contre lui les protestations les plus formelles et les plus explicitas, et le soussigné Cardinal, secrétaire d’État, par ordre de Sa Sainteté, en informe par la présente, Votre Excellence, en vous priant de vouloir porter le contenu de la présente Note à la connaissance du Gouvernement, de…

Il saisit en même temps cette occasion de confirmer à Votre Excellence les assurances… etc.

Cardinal MERRY DEL VAL.


Le résultat de cette protestation incorrecte fut le rappel de notre ambassadeur du Vatican.

Vers le même moment, des plaintes qui avaient