primée. Enfin, une loi sur les cultes est intervenue
le 12 octobre 1904. L’article final de cette
loi abroge le Concordat. L’article 1er proclame la
liberté et l’égalité des cultes. La loi exige que
tous les évêques, curés, vicaires et autres ministres
des cultes soient de nationalité équatorienne.
Elle interdit la fondation de nouveaux couvents,
l’immigration des moines étrangers ; elle supprime
par extinction les couvents cloîtrés en leur interdisant
de recevoir des novices. Les biens des ordres
monastiques sont placés sous le contrôle du gouvernement.
Ils ne peuvent plus être aliénés sans son
autorisation ; ils doivent tous être loués aux enchères
publiques ou administrés par des commissaires gouvernementaux.
Les revenus de ces biens sont affectés,
en première ligne, aux besoins des membres des ordres
religieux, en seconde ligne, à l’exercice et à l’entretien
du culte et du clergé séculier ; s’il y a un
excédent, il est attribué dans chaque province à des
œuvres de bienfaisance ou d’utilité publique. Si, au
contraire, les revenus de ces biens sont insuffisants
pour pourvoir tout à la fois aux besoins du clergé
régulier et à l’entretien du culte, l’État doit fournir
une subvention complémentaire pour cet entietien ;
mais c’est là un cas exceptionnel, dont on ne prévoit
guère la réalisation ; étant donné l’importance du patrimoine
des ordres religieux ; aussi la loi considère-t-elle
cette subvention éventuelle de l’État comme
rentrant au nombre des dépenses extraordinaires. Et
il n’y a pas normalement de budget des cultes.
Bref, on peut dire que la Képubliiiue de l’Équateur, qu’on appelait encore il y a dix ans « la République du Sacré-Cœur », a décrété tout à la fois la sécularisation des biens du clergé, la limitation du monarchisme, la neutralité et la laïcité de l’État, la