comme foi fondamentale « qu’il n’y a personne en
terre, quelle qu’elle soit, spirituelle ou temporelle, qui
ait aucun droit sur le royaume, le roi ne tenant sa
couronne que de Dieu seul. » Ce fut ensuite Richelieu
qui, dès son arrivée aux affaires, se trouva en opposition
avec le pape et inaugura une politique essentiellement
laïque. Sous son inspiration, ou du moins
sans qu’il y eut opposition de sa part, des livres sont
imprimés où l’on se plaint de « l’oppression que le
pouvoir des papes fait subir à la France ». Il interdit
aux prédicateurs toute allusion désagréable au
gouvernement et, au besoin même, il lui fait une obligation
d’en faire l’éloge. Une assemblée de prélats se
réunit en 1641. Il l’épure, lorsqu’elle lui paraît dangereuse.
Deux archevêques et quatre évêques, opposés
à ses projets, doivent quitter la ville ; les lettres royales
qui leur enjoignent de partir se terminent ainsi :
« Je prie Dieu, Monsieur l’archevêque, qu’il vous
donne une meilleure conduite. »
Le jour où, devenu majeur, Louis XIV prit en mains les rênes du Gouvernement, l’archevêque de Rouen, Harlay de Champvallon, fut reçu par le roi : « Sire, lui dit-il, j’ai l’honneur de présider à l’assemblée du clergé de votre royaume. Votre Majesté m’avait ordonné de m’adresser à M. le cardinal Mazarin pour toutes les affaires ; le voilà mort ; à qui Sa Majestée veut-elle que je m’adresse à l’avenir ? » « — À moi, monsieur l’archevêque, je vous expédierai bientôt. »
Ce fut lui, en effet, qui expédia toutes les affaires de son royaume. On connaît la formule : « l’État, c’est moi ! » Il l’étendit aux choses de l’Église et Bossuet légitima ses prétentions dans des écrits où aboutissent, pour se transformer en un système cohérent, toutes les tendances qui s’étaient fait jour dans les assemblées de la bourgeoisie et qui affirmaient la royauté de droit divin, la supériorité des