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Page:Labé - Élégies et Sonnets, Sansot, 1910.djvu/26

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LOUISE LABÉ


d’une ruelle tendant à Bellecour[1]. Le mari Ennemond Perrin possédait sur cet emplacement un jardin et une maison. C’est là que vécut notre héroïne jusqu’au temps où elle se retira à Parcieu, dans sa maison de campagne.

Ici doit prendre place la grave question des mœurs de Louise Labé. Devons-nous croire toutes les accusations d’impudicité dont on l’a accablée, ou essayer, comme s’est efforcé de le faire M. Cochard,[2] de laver son honneur et de la présenter, dans un siècle assez dissolu, comme un modèle de chasteté ? Disons tout de suite que ce problème, d’ailleurs secondaire, ne sera jamais résolu.

Dans ses Documents historiques sur la Vie et les Mœurs de Louis Labé M. P. M. Gonon s’est plu à réunir tous les textes témoignant pour ou contre la vertu de Louise. Ces documents sont amusants à feuilleter à cause de leur parfaite contradiction. Les uns la défendent de toute faute, les autres l’accusent des pires actes d’immoralité. Il est absolument impossible de peser à leur juste poids ces

  1. Notice sur la rue Belle-Cordière à Lyon, contenant quelques renseignements biographiques sur Louise Labe et Charles Bordes. Lyon J.-M. Barret, 1828.
  2. C. f. la notice sur Louise Labé que M. Cochard à mise à l’édition de ses œuvres parues chez Durant et Perrin, Lyon 1824.