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Page:Labé - Œuvres, t. 1-2, éd. Boy, 1887.djvu/151

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DE DIVERS POETES.



 Pour orner la ſeur de celle,
 Qui ſortit, le coup donné,
 En armes, de la ceruelle.


Sonnet à d. l. l. par a. f. r.


Si de ceus qui ne t’ont connue, qu’en liſant
 Tes Odes & Sonnets, Louïze, es honoree :
 Si ta voix de ton lut argentin tempérée,
 D’arreſter les paſſans eſt moyen ſufiſant :
Et ſi ſouuent tes yeus d’un ſeul rayon luiſant
 Ont meinte ame en priſon pour t’adorer ferree :
 Tu te peus bien de moy tenir toute aſſeuree.
 Car ſi iamais ton oeil ſus un coeur fut puiſſant.
Il ha eſté ſur moy, & fait meinte grand’ playe :
 Telle grâce à chanter, baller, ſonner te ſuit,
 Qu’à rompre ton lien ou fuir ie n’eſſaye.
Tant tes vers amoureus t’ont donné los & bruit,
 Qu’heureus me ſens t’auoir non le premier aymee,
 Mais priſé ton fauoir auant la renommee.