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Page:Labé - Œuvres, t. 1-2, éd. Boy, 1887.djvu/153

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DE DIVERS POETES.



 Pour m’ayder en mon diſcours.
 Puis que les Dieus, de leur grace.
 Les ſaintes Muſes, les Cieus
 Ont tant illuſtré la face,
 Le corps, l’eſprit curieus
 De celle, dont i’apareille
 La louenge nompareille,
 Ie congnoy bien clerement
 Que toute eſſence diuine
 Me fauoriſe, & s’encline
 À ce beau commencement.
Sus ſus donq, blanche feneſtre,
 Fay tes reſonans effors ;
 Et toy, ô mignarde deſtre,
 Chatouille ſes dous acors :
 Chantons la face angelique,
 Chantons le beau chef doré,
 Si beau, que le Dieu Delphique
 D’un plus beau n’eſt decoré.
 N’oublions en notre metre
 Comme elle oſa s’entremettre
 D’armer ſes membres mignars :
 Montrant au haut de ſa teſte
 Vne eſpouuentable creſte
 Sur tous les autres ſoudars.
Ô noble, ô diuin chef d’euure
 Des Dieus hauteins tous puiſſans,
 Au moins meintenant deſcœuure
 Tes yeus tous reſiouiſſans,