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Page:Labé - Œuvres, t. 1-2, éd. Boy, 1887.djvu/155

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DE DIVERS POETES.



 Des ans le cours naturel,
 À fin qu’à mon gré i’eſcriue
 En un ouurage eternel.
 De cette noble Deeſſe
 La beauté enchantereſſe,
 Ce qu’elle ha bien mérité :
 Et qu’en ſa gloire immortelle.
 On voye esbahie en elle
 Toute la poſterité.
Ainſi que Semiramide,
 Qui feingnant eſtre l’enfant
 De ſon mari, print la guide
 Du Royaume trionfant,
 Puis démantant la Nature
 Et le ſexe féminin
 Hazarda à l’auenture
 Son corps iadis tant bénin.
 Courant furieuſe en armes
 Parmi les Mores gendarmes,
 Et es Indiques dangers
 De ſa rude ſimeterre
 Renuerſant deſſus la terre
 Les eſcadrons eſtrangers.
Ainſi qu’es Alpes cornues
 (Qui, ſoit Hiuer ſoit Eſté,
 Ont touſiours couuert de nues
 Le front au Ciel arreſté)
 On voit la ſuperbe teſte
 D’un roc de[1]pins emplumé,

  1. Aphereſe pour ſapins.