Aller au contenu

Page:Labé - Œuvres, t. 1-2, éd. Boy, 1887.djvu/162

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
148
ESCRIZ



 Auec la fleur, en laquelle
 Hiacinte renouuelle
 Son nom apres ſon treſpas.
Le ruiſſeau de cette ſourſe
 À par foy s’ebanoyant,
 D’une foible & lente courſe
 Deça dela tournoyant
 Faiſoit une protraiture
 Du lieu ou fut renfermé
 Le monſtre contre nature
 En Paſiphaë formé :
 Puis ſon onde entrelaſſee,
 De longues erreurs laſſee
 Par un beau pré s’eſpandoit :
 Ou maugré toute froidure
 Vne plaiſante verdure
 Eternelle elle rendoit.
Titan laſſant ſa campagne
 Peu à peu ſous nous couloit,
 Et dens la tiède eau’ d’Eſpagne
 Son char il deſateloit :
 Quand en ce lieu de plaiſance
 Louïze eſtoit pour un ſoir,
 Qui cherchant reſiouiſſance
 Près la font ſe vint aſſoir :
 Elle ayant aſſez du pouce
 Taté l’harmonie douce
 De ſon lut, ſentant le ſon
 Bien d’accord, d’une voix franche