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Page:Labé - Œuvres, t. 1-2, éd. Boy, 1887.djvu/167

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DE DIVERS POETES.



 Car on ne la connoiſſoit.
 Toutefois ſi eſtoit elle
 Fille du Dieu haut tonnant,
 Qui ſa maiſon ſupernelle.
 Le haut Ciel, abandonnant,
 Atourné d’un blanc plumage,
 Semblant l’Oiſeau qui preſage.
 En chantant, ſa proche mort,
 En Lede fille de Theſte
 De ſa ſemence celeſte,
 La conçut par ſon effort,
Auecques deus vaillans freres,
 Dont l’un alaigre eſcrimeur
 Domta les menaſſes fieres,
 Et la trop âpre rigueur
 Du cruel Roy de Bebrice,
 Acoutumé d’outrager
 Et meurtrir par ſa malice
 Chacun ſoudart eſtranger :
 L’autre de hardi courage,
 Inuenta premier l’uſage
 De ioindre au char le courſier :
 Ou il ſe roula grand’ erre,
 Effroyant toute la terre
 Des deus ronds bornez d’acier.
Ainſi, bien qu’on ne te donne
 L’honneur d’eſtre de mon ſang,
 Et du fier Dieu qui ordonne
 Les puiſſans ſoudars en rang,