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Page:Labé - Œuvres, t. 1-2, éd. Boy, 1887.djvu/174

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ESCRIZ



 Et la force du bras ſien
 De grand heur acompagnee,
 La montrent de la lignee
 Du Gradiue Thracien.
Mais d’autre part, ſa doctrine,
 Sa ſageſſe, ſon ſauoir,
 La penſee aus arts encline
 Autant qu’autre onq put auoir ;
 Les vers doctes quelle acorde.
 En les chantant de ſa voix,
 À l’harmonieuſe corde,
 Fretillante ſous ſes doits :
 Et la chaſteté fidelle,
 Qui touſiours eſt auec elle,
 Nous rendent quaſi tous ſeurs
 Qu’elle ut la naiſſance ſienne
 De la couple Cynthienne,
 Ou de l’une des neuf Seurs.
Toutefois il nous faut croire
 Ce que nous diſent les Dieus,
 Qui par la nuitee noire
 Se montrent aus dormans yeus.
 Ainſi Hector à Enee
 En un ſonge s’aparut.
 Et la ſienne deſtinee
 En ſonge il lui diſcourut.
 Souuent la future choſe
 Du ſain eſprit qui repoſe
 Eſt preuuë de bien loin :