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RECHERCHES SUR LA VIE


délibérations consulaires nous apprend, au contraire, que cette surprise se préparait depuis longtemps, au milieu d’une agitation et de troubles bien suffisants pour faire fuir les poètes peu disposés à prendre une arquebuse. Il vint une époque où les riches émigraient malgré les doléances ou les représentations du Consulat, qui menaçait de mettre une taxe sur les immeubles des absents. Ce temps, Louise Labé ne l’a pas connu, mais elle vivait encore lors du fléau de 1564, alors que Claude de Bourges en était réduit à fiancer sa fille Louise « en petit congrégation de gens, pour cause du danger de peste, » et concluait « à faire les épousailles en autre temps plus opportun, » alors qu’il amenait en toute hâte sa famille à Villeurbanne, tandis que le fiancé, Gaspard de Saillans, retournait à Valence, d’où il n’osa bouger de longtemps. Elle vivait encore lorsque en 1562 les protestants s’emparèrent de Lyon et s’y maintinrent quinze mois, pendant lesquels eurent lieu, dès le début, ces excès que Calvin blâmait dans sa lettre du 13 mai. Mais bien avant la peste de 1564, bien avant l’occupation de 1562, l’état de la ville laissait beaucoup à désirer ; et il n’est pas surprenant que Louise Labé se soit retirée à Parcieu.