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Page:Labé - Œuvres, t. 1-2, éd. Boy, 1887.djvu/363

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NOTES.


d’anciens auteurs dont il ne reste à peu près rien, on s’expose à commettre d’étranges erreurs.

À l’occasion du Ve centenaire de la mort de Pétrarque, il a été imprimé, en France et en Italie, quelques douzaines de : Vie de Pétrarque d’après ses vers. Tous les auteurs de ces ingénieux travaux y ont trouvé les traces marquées de l’amour de Pétrarque pour Laure de Noves, femme de Hugues de Sade, qui, fidèle à son mari et respectueuse de ses onze enfants, ne succomba jamais, malgré l’avalanche de rimes qui tomba sur elle. Cependant M. de Berluc-Pérussis vient de démontrer jusqu’à l’évidence que toute cette histoire est une légende, dont l’inventeur est le marquis de Sade. La Laure chantée par Pétrarque était une jeune fille, sœur et non pas femme de Hugues de Sade. Le pape, qui voyait de bon œil l’alliance du poète avec Laure de Sade, était prêt non seulement à lui laisser ses revenus ecclésiastiques malgré son mariage, mais encore à le doter convenablement. Malheureusement Pétrarque était boiteux, peut-être même sujet à des crises qui ressemblaient a l’épilepsie, et la jeune fille n’en voulut pas.

Combien faudra-t-il de temps pour que cette histoire, autrement vraisemblable que la légende, et du reste appuyée sur les témoignages les plus sérieux, remplace le récit que l’on trouve partout ? Sans doute autant qu’il en faudra pour détruire l’invention récente de la collaboration d’Olivier de Magny aux vers de la Belle Cordière, collaboration découverte dans les vers mêmes de Louise Labé. Il est à propos de remarquer ici que les trois derniers biographes de Louise Labé ont cherché son histoire dans ses sonnets et dans ses élégies. Cochard y a découvert un seul amour, qui remplit à peu près toute son existence ; M. Monfalcon y en a trouvé deux, presque d’égales dimensions ; quant à M. Blanchemain, il y en a vu deux grands entre deux petits.


P. 13, l. 4. — Antoine du Verdier, sieur de Vauprivas, né à Montbrison le 31 novembre 1544 mort à Duerne le 25 septembre 1600, d’après M. Delaroa. Il a composé une Bibliothèque françoise, dans laquelle sont décrits la majeure partie des livres qui furent publiés au XVIe siècle en France et surtout à Lyon.