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Page:Labarre - Le chant de la paix, 19xx.djvu/15

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Roman illustré du « Soleil »
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étincelants qui ornaient les grandes salles de réception où chaque soir se réunissaient les membres de la famille du marquis et de la marquise de la Roche-Brune, lui donnaient en ce moment un aspect de grandeur inouïe.

La voix de Rita qui s’éleva dans le silence de la nuit, émut étrangement Jean Desgrives qui lentement s'avançait vers le château. Cinq Jours s’étaient écoulés déjà depuis son absence, et voilà que ces cinq jours avaient suffi nour changer l’aspect de ce château. Voyant la franche gaieté qui semblait régner dans cette demeure, ce fut avec peine qu’il maîtrisa son émotion, qu’il refoula aux fonds de son cœur les larmes qui montaient à ses yeux, car dans son esprit maintenant éclairé, l’avenir lui apparaissait des plus sombres, la guerre, qui grondait à l’horizon, telle une meute de lions affamés, devait bientôt venir jeter la consternation en s’élançant sur son peuple qui, paisible, ne se doutait nullement du carnage sanglant qui se préparait.

Mon Dieu, se disait Jean à mesure qu’il approchait, que de foyers comme celui-ci ou règne la paix et le bonheur, seront détruits ! Que de sang sera versé ! et cela dans le seul but de satisfaire l’orgueil, plaie de l’humanité. Malgré la grande hâte qu’il avait de revoir Rita, il ralentit d’avantage le pas, il lui en coûtait tant d’aller jeter dans leur cœur joyeux, les premiers effrois de la grande tragédie qui allait se dérouler. Enfin, il fallait bien se décider ! Il était inutile d’hésiter davantage, puisque rien ne pouvait changer le cours des événements. Puis vivement, il escalada i’escalier de marbre qui ornait la façade du château. Sonnant à la grande porte vitîée, il attendit…

Cette porte s’ouvrit bientôt, et Rita qui par un