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Page:Labarre - Le chant de la paix, 19xx.djvu/99

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Roman illustré du « Soleil »
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désirs de tous… qui serait par conséquent son gage de paix et de pardon salutaire. Mais, me direz-vous, comment cette supplication pourrait-elle répondre aux aspirations si différentes de chacun d’entre nous ?… Dieu, par la sagesse de ses lois, répond éloquemment à la question, car forte de ses principes religieux qui l’ont inspirée, la Jeune fille qui m’a sauvé, a pu dans sa détresse écrire ce chant, cet appel à la paix qui semble s’adresser à ses bourreaux Qui sont-ils ces bourreaux ?… Nous tous qui par notre orgueil insensé provoquons ce fléau terrible : la guerre. Elle révèle d’une façon magistrale, l’existence de Dieu. La France entière se réjouit en ce moment à la pensée que l’innocente victime n’est pas tombée sous les balles de ses compatriotes… N’est-ce pas une inspiration sublime qui animait ce soldat, lorsqu’au risque même de sa propre vie il détourna les balles qui auraient rendu la France fratricide involontaire… Oui, Dieu existe ! Je proclame à la face de l’univers que je crois en Lui, en l’existence de l’âme… Et si je me permets de faire la lecture de ces pages, c’est qu’elles révèlent, d’une façon touchante, ces vérités qui échappent aux incrédules, à ceux qui ont placé leur idéal dans les biens périssables de la terre. L’homme se grandit-il en ne croyant pas à l’existence de Dieu et de l’âme ? Nest-ce pas comme un roi qui ne veut pas que ses domaines s’étendent plus loin que son œil peut percevoir. N’est-ce pas que le génie de l’homme condamne de telles balourdises. Ici-bas, tout parait n’être qu’illusion et mensonge. Même en faisant taire la voix de cette âme qu’il ne veut pas reconnaître, l’incroyant se voit condamner par une voix intime : sa conscience. Dieu est et sera toujours le maître absolu des humains. En refusant ses lois, l’homme se punit lui-même ; il devient son propre ennemi. C’est cette visite qu’a cherché à prouver cette héroïne qui a tant souffert en écrivant l’adieu touchant que voici et qui s’adresse à nous tous.