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Page:Laberge - Visages de la vie et de la mort, 1936.djvu/108

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VISAGES DE LA VIE ET DE LA MORT

— Oui, mère.

Mais elle restait là sans bouger, comme changée en statue. Le cœur lui battait avec une violence inouïe, ses jambes flageolantes avaient peine à la porter et sa tête était lourde comme une pierre.

Mère supérieure fit un simple geste de la main pour la congédier

— Que vais-je faire ? que vais-je devenir ? se demandait Mariette en sortant du bureau de mère Ste Agathe. Elle se posait la question à chaque minute sans pouvoir y répondre.

À deux heures, ayant déposé son habit de religieuse, remis ses anciens vêtements froissés, son chapeau démodé, et se demandant pour la centième fois avec plus d’angoisse que jamais : Qu’est-ce que je vais devenir ? Mariette, sa petite valise à la main, déambula par le long corridor, franchit le seuil du couvent, descendit les degrés du large escalier en pierre et se trouva dans le vaste monde.