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Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 1.djvu/208

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Nous avons vu que dans une situation pareille, la Virginie s’était fait concéder une espèce de charte, et qu’elle n’avait été vraiment libre qu’après la chute de la compagnie. Les colons qui se présentaient pour la Nouvelle-Angleterre, prirent une mesure plus simple et plus énergique, et qui leur permettait de se passer de la royauté. Ils demandèrent à la corporation de se transporter, en quelque façon, d’Angleterre en Amérique, en remettant tous les pouvoirs, tout le gouvernement de la colonie aux mains de ceux des membres de l’association qui s’établiraient dans le nouveau monde.

La compagnie hésita, doutant de la légalité de cette mesure, qui, en apparence, semblait ne changer que le siège de la société, qui, en fait, transformait une corporation commerciale en un gouvernement provincial indépendant ; elle se décida cependant, en présence des offres brillantes des nouveaux colons, qui emmenaient plus de huit cents personnes à leur suite. L’élection des officiers de la plantation se fit parmi ceux des concessionnaires qui émigraient. John Winthrop, protestant zélé, dont l’intégrité et la capacité étaient célèbres, fut choisi pour gouverneur. L’administration et la patente furent ainsi portées outre mer, et ce qui n’était que la charte d’une compagnie devint la loi d’un État.

La compagnie avait-elle le droit de transporter