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Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 1.djvu/228

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territoire, après avoir dressé un contrat de gouvernement comme avaient fait les pèlerins de New-Plymouth. Quant aux formes de l’administration on les prit dans l’Ancien-Testament. William Coddington, un des partisans les plus ardents de la prophétesse, fut élu juge du nouvel Israël, et on lui donna trois anciens pour l’assister.

Deux ans plus tard, la colonie ayant prospéré, il devint nécessaire d’établir une constitution ; il fut donc décidé et unanimement agréé par tous les propriétaires réunis en corps :

« Que le gouvernement serait une démocratie (le mot est dans l’original), ou gouvernement populaire, c’est-à-dire qu’il serait au pouvoir du corps des planteurs (freemen), régulièrement assemblés, ou de la majorité, de faire et constituer les justes lois par lesquelles ils entendent être régis, et de choisir parmi eux des ministres qui les fissent exécuter fidèlement d’homme à homme. »

On ordonna de plus que personne ne serait inquiété pour sa croyance ; la loi de la liberté de conscience fut déclarée perpétuelle, et enfin, en signe de la charité chrétienne qu’ils professaient, et en laquelle seule ils espéraient le triomphe de leur doctrine, les colons prirent pour armes de l’État un faisceau de dards avec la devise : Amor vincit omnia.