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Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 1.djvu/237

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La parole de Dieu fut de nouveau proclamée la seule règle des affaires publiques. C’est ainsi que New-Haven fît son code de la Bible, et prit les saints pour électeurs.

Les villes qui s’établirent dans le voisinage s’organisèrent sur le même plan ; chacune d’elles fut une maison de sagesse, reposant sur ses sept piliers, et aspirant à être éclairée par la lumière éternelle. Les planteurs se préparaient pour la seconde venue du Messie qu’ils attendaient avec confiance, tout en étendant la colonisation dans le fertile pays où rien ne troublait leur progrès.

Cette organisation empruntée de la Bible et qui nous transporte à tant de siècles en arrière, est plus sensible dans la colonie naissante de New-Haven que dans l’État de Massachussets ; mais à Boston, comme à Hartford, comme à New-Haven, c’est le même esprit, le même sentiment religieux.

Dans les trois colonies, par exemple, on avait admis l’égale succession des fils, suivant la coutume anglaise des terres tenues en commun socage ou roturièrement, mais on donnait double part à l’aîné, non point par une idée aristocratique, mais parce que la loi juive l’ordonnait ainsi.

En Massachussets, comme à New-Haven, le droit criminel était emprunté littéralement du Lévitique et de l’Exode.

L’idolâtrie, la sorcellerie, le blasphème, la tra-