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Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 1.djvu/257

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du Maine, et leurs agents avaient reçu l’ordre de traiter avec sir Ferdinando dans le cas où la décision lui serait favorable. Ces agents saisirent habilement l’occasion, et achetèrent les droits du propriétaire pour la somme insignifiante de douze cent cinquante livres sterling (trente mille francs). Ce fut une vive contrariété pour les habitants du Maine ; ce ne fut pas un moins grand déplaisir pour le roi. Il avait rêvé qu’avec le Maine et le New-Hampshire on pourrait faire un apanage et presque un empire américain pour le duc de Monmouth son fils naturel[1], ce prince qu’une folle ambition conduisit à l’échafaud.

Après cet achat, le Massachussets, laissant de côté ses anciennes prétentions, et agissant désormais comme cessionnaire du propriétaire primitif, comme seigneur féodal, établit une administration séparée pour le Maine, qui jusque-là avait été considéré comme un district, une portion de l’État. Le Massachussets fut le souverain du Maine comme avant 1789 Berne était le souverain de Vaud. Ce furent les puritains qui nommèrent le président et le conseil, comme eût fait le roi ou le seigneur ; les habitants eurent seulement le droit d’élire l’assemblée générale.

En 1691, quand sous l’empire d’une charte nouvelle le Massachussets devint province royale,

  1. Bancroft, II, 113.