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Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 1.djvu/330

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Le Delaware et la Nouvelle-Jersey n’ont pas d’annales à proprement parler, leur histoire est un appendice de celles de la Pensylvanie et de New-York ; mais il n’en est pas de même des trois autres provinces qui méritent de nous occuper. En suivant l’ordre chronologique de la fondation, nous commencerons aujourd’hui par le Maryland.

La colonisation du Maryland n’a point été faite comme celle de la Nouvelle-Angleterre ; c’est encore la persécution anglicane qui a fait sortir de la métropole les premiers émigrants ; mais ils étaient catholiques, et la plantation était entreprise non point par une compagnie, mais par un seul homme, un grand seigneur, qui a laissé en Amérique un nom vénéré, et digne en effet du respect de l’histoire, cet homme, c’est lord Baltimore.

Le premier projet d’une émigration catholique en Amérique fut conçu sous le règne de Jacques Ier par George Galvert, lord Baltimore. C’était un homme de mérite dont sir Robert Cecil avait fait la fortune. Après avoir occupé des charges considérables, membre du conseil privé, secrétaire d’État, pair d’Irlande, lord Baltimore avait pris un vif intérêt à la colonisation du nouveau monde, et il avait été un des premiers associés de la compagnie de Virginie. Longtemps mêlé aux disputes religieuses, las de l’incertitude des controverses, il avait cherché dans le sein de l’Église