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Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 1.djvu/360

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la propriété. Peut-être avez-vous entendu parler des émeutes causées par les antirenters, ou ennemis de la rente du sol. Fenimore Cooper a consacré à ce sujet un de ses romans, je ne dis pas le plus intéressant, mais le plus curieux pour l’étude des mœurs locales. Ravensnest, ou, les Peaux-Rouges, se rattache aux premières origines de la Nouvelle-Belgique.

La charte, comme toutes celles de la même époque, constituait la société coloniale à l’image de la métropole. En Virginie comme au Massachussets on essayait de faire une nouvelle Angleterre ; nous fondions au Canada une nouvelle France sur le modèle féodal et avec la coutume de Paris ; les Hollandais établissaient aussi une colonie à leur image, et sur un plan tout national.

Comme en Hollande les paysans, les boors, (c’est encore aujourd’hui leur nom au cap de Bonne-Espérance), n’avaient aucun droit politique, et qu’ils étaient dans cet état de dépendance féodale qui ôte à l’esprit l’énergie nécessaire aux grandes entreprises, c’était à de riches marchands, à de grands propriétaires qu’on s’en remettait du soin de la plantation. Quiconque, dans l’espace de quatre ans, éteignait le titre indien, et installait une colonie de cinquante âmes, devenait seigneur de manoir, ou patron, et possédait l’absolue propriété ou du moins le domaine éminent des terres qu’il mettait ou faisait mettre