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Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 1.djvu/391

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témoignage sans être confirmée par serment. Tout homme atteint par les charges publiques possédait le droit de suffrage, et tout chrétien était éligible aux fonctions de l’État, sans égard à sa confession. Nulle taxe, nul impôt ne pouvait être levé qu’en vertu d’une loi, et il y fallait le consentement des deux tiers du conseil et de l’assemblée[1].

La sévérité des quakers en matière de mœurs leur fit défendre les bals, les mascarades, les spectacles, les cartes, les dés, les duels, le luxe des habits et des repas ; leur douceur leur fit abolir la peine de mort, hormis le cas de meurtre, et les premiers ils firent de la prison une maison de travail. Il n’y eut ni taxe des pauvres, ni dîmes ; on ne connaissait point la misère dans la colonie, et quant aux dîmes, elles étaient en horreur aux quakers qui n’ont point de ministres et qui considèrent comme une simonie de tirer du culte un revenu.

Quant à la distribution des pouvoirs publics, celle que Penn avait imaginée différait en quelques points de l’usage ordinaire. À côté d’un Conseil législatif nommé pour trois ans et se renouvelant par tiers, il y avait une assemblée annuelle ; en d’autres termes, deux chambres ; tandis que partout ailleurs on n’en voit qu’une seule. Le Conseil et le gouverneur avaient l’initiative ; les

  1. Charte de Pensylvanie, art. ii.