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Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 1.djvu/414

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noirs avec titres de noblesse ; c’étaient eux qui profitaient des impôts établis de l’aveu des colons, et cela sans préjudice de la quitrent qu’ils touchaient par droit de domaine plus que par droit de seigneurie.

Enfin, une clause spéciale, empruntée de la charte libérale de Rhode-Island, autorisait les propriétaires à user d’indulgence en matière religieuse, et à accorder des dispenses aux non-conformistes. On avait en vue non-seulement d’attirer ainsi dans la colonie des dissidents de toute nation, mais encore de favoriser un certain nombre de planteurs de la Nouvelle-Angleterre, qui, formant un premier noyau d’émigration, s’étaient établis sur la rivière du cap Fear.

La concession obtenue, les propriétaires prirent aussitôt des mesures pour appeler les émigrants. Ils accordèrent, à la poignée d’hommes qui s’établissait dans ces vastes solitudes, une charte telle que l’exigeaient les besoins du moment. L’administration fut remise à un gouverneur et à un conseil de six membres, choisis parmi treize candidats présentés par les planteurs ; l’assemblée générale, composée du gouverneur, du conseil et des représentants de la colonie, eut le pouvoir législatif, et ses ordonnances furent déclarées valables, tant que les propriétaires ne les auraient pas désapprouvées. On promit la liberté de conscience la plus entière, et l’on offrit, sur le pied