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Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 1.djvu/494

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ou de chartes, le droit du peuple d’être gouverné par une législature locale n’était point mis en doute, c’était un article du contrat ; mais dans les gouvernements provinciaux, c’était une question de savoir si la représentation était un droit (nous dirions un droit naturel), ou simplement un privilège dont la durée et l’étendue pouvaient être réglées par le souverain. La première doctrine était celle des colons, la seconde celle des avocats de la couronne. Plus d’une fois les colonies firent à ce sujet des déclarations de droits que la couronne rejeta comme une invasion de ses prérogatives, et que les planteurs renouvelèrent avec une infatigable décision.

Quand elle ne contestait pas le droit des colons, la couronne essayait de le tourner. Par exemple, elle réclamait comme étant de sa compétence exclusive le droit de décider du nombre des représentants, et des lieux où se ferait l’élection ; les assemblées locales repoussèrent toujours ces prétentions.

La couronne s’attribuait le droit de dissoudre à volonté les assemblées, ou de les prolonger pour un temps indéfini, à son plaisir, sans nouvelle élection, moyen sûr de détacher les députés des intérêts du peuple. Les colons admettaient le droit de dissolution qui existait en Angleterre, mais ils repoussaient avec force l’autre prétention, comme destructive du droit de re-