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Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 2.djvu/352

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long temps, en un mot une armée permanente, au moins pendant la durée de la guerre. Et cette armée, il fallait la recruter à la façon anglaise, par des primes et un don de terres, autrement la liberté était perdue.

Le Congrès résolut de lever quatre-vingt-huit bataillons, mais c’étaient des bataillons sur le papier ; il fallait quelque chose de plus sérieux pour arrêter les Anglais.

Après ce premier succès, le général Howe en revint à ses idées de pacification. Parmi les officiers pris à l’affaire de Brooklyn se trouvait le général Sullivan ; lord Howe l’envoya sur parole au Congrès de Philadelphie. Sullivan était porteur d’un message verbal. Suivant cette commission, Howe disait qu’il ne pouvait traiter avec le Congrès, ne pouvant le reconnaître, mais il désirait avoir une conférence avec quelques membres du Congrès, qu’il considérerait comme simples particuliers. Il les recevrait au lieu qu’on voudrait indiquer, et demandait qu’on s’entendît, en un moment où il n’y avait pas encore de coup décisif, et où par conséquent aucune des parties ne pouvait dire qu’elle avait été forcée d’accepter un arrangement. Il ajoutait que si le Congrès était disposé à traiter, on pourrait et on devrait lui accorder bien des choses qu’il n’avait pas encore demandées ; et que si, après les conférences, il y avait chance probable d’arrangement, on reconnaîtrait l’autorité du Congrès, sans quoi l’accord ne serait pas complet.

Le Congrès répondit qu’étant le représentant d’États libres et indépendants, il enverrait quelques-uns de ses