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Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 3.djvu/377

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fants, des familles nombreuses, et c’est ainsi que les enfants, les femmes se trouvent représentés au moins indirectement. C’est donc le chiffre des habitants et non celui des électeurs qu’on a pris, et, pour calculer le vote, il faut nécessairement diminuer ce chiffre des trois quarts, parce qu’il y a environ les trois quarts de la population qui sont composés de femmes et d’enfants, qui ne votent pas. On décida qu’il y aurait un député par trente mille habitants, ce qui donnait six à sept mille électeurs, et, en 1789, on eut ainsi 65 députés. L’opinion générale de la démocratie européenne est que, pour qu’un peuple soit représenté, il faut de grandes assemblées. C’est ce système que nous avons vu appliqué en 1848 à la Constituante, qui avait 900 membres, et à l’Assemblée législative, qui en avait 758. L’idée américaine est, au contraire, qu’il ne faut pas de chambres trop considérables. En Angleterre les chambres sont nombreuses, car il y a 758 membres des communes, et 353 pairs ; en Amérique on est plus réservé ; il y a bien certains États où le progrès de l’opinion démocratique a augmenté dans les assemblées le nombre des représentants, mais on peut dire que l’opinion générale est qu’il faut que les assemblées ne soient pas trop nombreuses.

Le système des grandes assemblées fut combattu par Hamilton, qui écrivit dans le Fédéraliste une page que je vous demande la permission de lire.

« Plus nombreuse est une assemblée, et plus est grand, on le sait, l’ascendant de la passion sur la raison.

« Il est évident que plus le nombre des représentants est