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Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 3.djvu/445

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ginie le territoire d’Alexandrie ; il ne resta plus que le territoire cédé par le Maryland, et où se trouve la ville de Washington.

C’est là ce qui appartient au congrès ; c’est un terrain neutre qui est à tout le monde et qui n’est à personne. Il y a là soixante-quinze mille habitants qui n’ont aucune espèce de droits politiques, qui n’appartiennent à aucun État et ne peuvent avoir de représentants ; car, si on leur donnait des représentants, ils auraient une influence sur le congrès. Ils n’ont donc aucun droit politique, et sont les seuls Américains qui sont imposés sans qu’ils votent l’impôt. C’est le congrès qui leur fait des lois. Ils ne sont représentés ni dans la législation, ni dans le vote de l’impôt ; ils n’ont ni assemblée ni Sénat. Les Américains ne s’effrayent pas de cette singularité, parce que personne n’est obligé d’habiter ce district. Ce qui était important, c’est que le congrès fût indépendant. Ainsi vous voyez qu’on ne s’est pas préoccupé en Amérique de cette question qui embarrasse singulièrement les gens en Europe ; car, remarquez que si vous voulez changer les noms, la question de Rome peut être tranchée comme la question du district de Colombie.

Mais le congrès n’est pas seulement présent dans le district de Colombie ; partout où il y a des ports, des bassins de radoub pour les navires de guerre, des arsenaux, des forts, les territoires où ils sont placés deviennent territoires des États-Unis. En principe, ce sont des délégués du congrès fédéral qui y exercent la juridiction en son nom ; dans l’usage, on admet que les