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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/301

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gustin, et le soin qu’il prend aussitôt de marquer la valeur propre de ces deux termes, ange, démon. — D’autre part, Arnobe laisse entendre que ses adversaires, en puisant dans les anciennes annales romaines, comptent bien faire pièce aux chrétiens[1]. Et il n’est point invraisemblable qu’il pense à Labeo, chez qui il s’approvisionne si volontiers de faits, dans l’ordre cultuel et religieux.

IV

Cornelius Labeo semble avoir été, au total, en cette fin du iiie siècle, animé du même esprit de curiosité et de ferveur qui avait poussé Porphyre à tant de recherches sur la religion grecque. Seulement il opérait, lui, dans le domaine des choses romaines. Sa vaste information, qui savait recueillir les interprétations du passé et y joindre ses propres exégèses sur les points controversés (par exemple, sur la véritable nature des Pénates) ; sa connaissance profonde des anciens rituels, des vieux livres de la disciplina Etrusca ; l’esprit philosophique dont il pénétrait parfois toute cette érudition, voilà ce qui dut le faire considérer comme une sorte de Varron modernisé, dont le paganisme pouvait être fier, et chez qui il trouvait comme une réserve documentaire, précieuse dans les controverses.


  1. Haec omnia quae sunt a vobis in oppositione prolata (VII, 37 : Reifferscheid, p. 272, l. 6).