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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/354

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VII

Il est difficile de ne pas imputer, pour une large mesure, au même souci de revigorer les traditions du passé, déjà ébranlées et vacillantes, l’ardeur avec laquelle, vers la fin du ive siècle et le début du ve, on voit des membres de l’aristocratie romaine, des lettrés, des rhéteurs, faire copier les manuscrits des écrivains classiques ou les reviser de leur mieux pour assurer la pureté du texte.

En plus d’un cas, ils signaient de leur nom les manuscrits ainsi contrôlés et indiquaient à quelle date ils avaient parachevé leur tâche. C’est grâce à ces subscriptions que leur effort nous est connu, et que nous saisissons les preuves d’un zèle érudit que la simple lecture des Saturnales de Macrobe nous permettait déjà d’entrevoir.

Une inscription en vers, déjà mentionnée, nous apprend que Vettius Agorius Praetextatus, dont nous avons vu quel dévot personnage il était, aimait à corriger les écrits grecs et latins, en prose et en vers, qui lui tombaient sous la main, et qu’ « il les rendait meilleurs qu’il ne les avait pris, pour les lire[1] ». La pièce ne précise pas de quels auteurs il s’agit. Mais nous sommes souvent mieux informés.

C’est ainsi que vers 380 les Grandes Déclamations de Quintilien furent recensées par Domitius Dracontius, d’après un manuscrit appartenant à son frère Hierius[2] — celui-là même, sans doute, que le poème anonyme contre

  1. Anthol. lat., 2, Carmina epigr. (Buecheler), no 111, v. 8 et s.
  2. Deux subscriptions : l’une figure dans tous les manuscrits ; l’autre se lit dans le Parisinus 16230 et le Sorbonianus 629, après la XVIIIe Declamatio.