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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/409

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Moïse les recommandait et en avait fixé les rites. Les Juifs d’aujourd’hui s’y conforment pour autant qu’ils le peuvent, n’ayant plus ni temples ni autels. Une fois mise à part leur croyance en un Dieu unique, il faut bien constater que leurs observances religieuses ont nombre de points communs avec celles des Hellènes[1].

On peut déduire de l’histoire du sacrifice de Caïn et d’Abel, ou du sacrifice d’Isaac, qu’il était obligatoire d’apporter le feu d’un autre lieu que celui où s’accomplissait le rite. Des Galiléens, même haut placés — tel évêque, par exemple, et l’un des plus instruits — ne comprennent pas le sens véritable de certains passages, où l’on voit Dieu marquer sa préférence pour des offrandes formées d’êtres vivants, et se détourner de celles qui consistent seulement en fruits de la terre[2].

Les Galiléens ont renoncé à la distinction entre les aliments purs et impurs[3]. Dieu a-t-il donc changé d’avis sur la qualité des viandes ? Faut-il croire que le porc soit devenu un ruminant, depuis la prétendue « apocalypse » de Pierre ? Ils prétendent, il est vrai, qu’une seconde Loi, permanente celle-là, a été substituée à la Loi occasionnelle, chronologiquement limitée, de Moïse. Mais Moïse présente sa Loi comme éternelle, comme intangible, et cela dans toute une série de textes irrécusables.

Ils ne sont plus circoncis. Et ils s’autorisent pour cela de la parole de saint Paul sur la véritable circoncision, qui serait celle du cœur[4].

  1. P. 240, 13 et s.
  2. P. 228, l. 11 et s.
  3. P. 220, 8 et s.
  4. P. 228, 21. Cf. Romains, IV, 11-13 et II, 29.