Aller au contenu

Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/55

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE II

LES PREMIÈRES INQUIÉTUDES

I. Défiances grandissantes à l’égard du christianisme. — II. Les colloques de saint Justin avec le philosophe Crescens. — III. Apulée a-t-il connu et visé la foi nouvelle ? — IV. L’attitude de Marc-Aurèle. — V. Le rhéteur Ælius Aristide. Cynisme et christianisme. — VI. L’offensive de Fronton. — VII. Le diagnostic du médecin Galien. — VIII. Les ironies de Lucien de Samosate.

I

Le christianisme naissant n’a vraiment intéressé aucun lettré païen pendant la longue période qui fut celle de sa première diffusion dans les masses : tel est le fait. Des écrivains épris de notations concrètes, d’excellents observateurs de la vie populaire, tels que Martial ou Juvénal, n’en parlent jamais. Même chez les auteurs qui viennent d’être cités, il ne joue qu’un rôle épisodique ; ils l’aperçoivent de très haut, ne se soucient nullement de l’étudier de plus près, et se satisfont de quelques mentions rapides. Cette indifférence semble avoir duré jusque par delà la moitié du second siècle. Dès ce moment, les témoignages d’inquiétude, les réactions haineuses se multiplient. Un