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Page:Lacombe - La terre paternelle, 1871.djvu/67

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LA TERRE PATERNELLE

village. Encore un pas, et ils allaient revoir le lieu de leur enfance, embrasser leur vieux père, sauter au cou de leur vieille mère, qui ne les attendent pas. — Ce cri, poussé d’abord par un des guides, avait été répété en chœur par tout l’équipage.

— Hardi, mes enfants, cria le vieux ; au gouvernail ! nous voilà arrivés. Et, pour exciter le courage et donner de l’activité aux avirons, il chanta d’un air animé :

Voici la saison,
Il est temps d’arriver, etc., etc.

Les refrains, chantés en chœur, étaient répétés au loin par l’écho du rivage. En peu de temps, les canots touchaient la terre vis-à-vis l’église du village, au milieu d’une grande foule accourue au-devant d’eux.

Après quelques instants de relâche en cet endroit, on se remit en route. Le vent s’était élevé ; ceux à la garde desquels les canots étaient confiés, craignant que les pelleteries ne fussent endommagées par l’eau, au lieu de couper en plein lac, dirigèrent les embarcations par le petit détroit, et bientôt on arriva aux