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Page:Lacombe - La terre paternelle, 1871.djvu/80

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LA TERRE PATERNELLE

avec une modeste croix de bois pour indiquer au passant le lieu de son repos.

Encore donc un coup de pinceau à un riant tableau de famille, et nous avons fini.

Le père Chauvin, sa femme et Marguerite recouvrèrent bientôt, à l’air pur de la campagne, leur santé affaiblie par tant d’années de souffrances et de misères. Cette famille, réintégrée dans la terre paternelle, vit renaître dans son sein la joie, l’aisance et le bonheur, qui furent encore augmentés quelque temps après par l’heureux mariage de Chauvin avec la fille d’un cultivateur des environs. Marguerite ne tarda pas à suivre le même exemple ; elle trouva un parti avantageux, et alla demeurer sur une terre voisine. Le père et la mère Chauvin font déjà sauter sur leurs genoux des petits-fils bien portants. Le père Danis se charge de les endormir en leur chantant d’une voix cassée quelques anciennes chansons de voyageurs.

Nous aimons à visiter quelquefois cette brave famille, et à entendre répéter souvent au père Chauvin que la plus grande folie que puisse faire un cultivateur, c’est de se don-