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Page:Lacuzon - Éternité, 1902.djvu/58

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Et lorsque tu voulus ressaisir ta pensée,
Puis d’un geste vers moi, recouvrant ma caresse,
T’y glisser, t’y blottir, pour m’entendre, et que cesse
Cet exil de silence où je t’avais laissée,

La grande empérière investissait ton être,
Et t’ayant ravi l’âme en ton rêve innocent,
Brisait dans sa prison — ta chair qui le fit naître —
Ton pauvre amour mortel affligé sans escient.

Et durant cette angoisse où tu pus concevoir
Quel mystère parfois, alors que l’âme est ivre,
Nous oppresse en secret comme un grand désespoir,
Tu connus tout à coup la souffrance de vivre…

Et ce fut dans ton cœur qui ne comprenait pas
Un tel vide où tu crus son appel sacrilège,
Que dans ton dénûment n’ayant plus que mes bras
Tu te jetas sur moi pour que je te protège.